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Rock Story #30 : Lambchop
 

par Jean-Marie Bellouard (18/07/11)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Quand on parle de musique country, on pense tout de suite à des costumes en daim, vestes à frange, chapeau de cow-boy et santiags. On pense aussi à de la pedal steel guitar dégoulinante sur des nappes de violon, chanté par la voix sirupeuse de « papes » ou de « reines » de la country, qui tous enregistrent dans leur capitale : Nashville, Tennessee. On en oublie parfois que loin de la country pour FM, il y a une country alternative riche et variée, fine et subtile, et ce partout à travers les Etats-Unis… partout, même à Nashville, Tennessee ! Le groupe dont il est question aujourd’hui est un pur produit de Nashville, mais a tracé résolument sa voie sur les routes secondaires, à la façon d’artisans qui prennent leur temps pour peaufiner leur œuvre à leur rythme plutôt que d’emprunter les autoroutes du succès. Ce groupe a sorti son premier album en 1994. Il s’appelle Lambchop (littéralement, côte d’agneau) et le leader s’appelle Kurt Wagner (sic !) A quoi s’attendre ? Si vous les voyez en live, vous ne verrez pas des gens à l’apparence incroyable. Kurt Wagner, par exemple, ressemble à une caricature de l’américain très moyen : le gars chauve, souvent mal fagoté, qui a toujours une casquette de base-ball vissée sur la tête, au dessus de grosses lunettes vieillottes : on a plus de lui l’image du type qui passe ses week-ends à tondre sa pelouse et nettoyer sa caisse que de faire des tournées tout autour du monde. Et surtout on a du mal à imaginer la voix de velours qu’il a (quel contraste quand le son se confronte à l’image qu’on a sous les yeux ! Décidément, les Etats Unis sont définitivement le pays de tous les possibles : il n’y a que là qu’un type qui ressemble au bouseux d’à côté peut se transformer en crooner !)
Si les albums du début (« Jack’s tulip » ou « How I quit smoking » par exemple) sont bons, ils portent encore indubitablement le label « sound from Nashville ». Il leur faudra encore quelques albums et attendre l’année 2002 pour réellement affirmer leur émancipation et leur immense classe : l’album « Is a woman ». Sur cet album, chaque chanson est un travail d’orfèvre. La country s’éloigne. On n’est pas non plus dans le rock ou le jazz, mais dans un au-delà où des chœurs diaphanes font songer au chant d’anges nous appelant à la félicité. Où les instruments (nombreux) sont tous joués avec une dextérité incroyable, par touches impressionnistes : c’est par de douces caresses que Lambchop nous entraîne dans son univers sonore, pas au forceps. Et puis, la voix de crooner de Kurt Wagner fait merveille, toute en retenue.
Chaque chanson de l’album est parfaite en soi : j’ai choisi « My blue wave » comme j’aurais pu prendre n’importe laquelle au pif. « Is a Woman » est l’album le plus « cool » (au sens propre) que je connaisse, un album qui apaise toutes les tensions. Ecoutez et… soufflez. Pfffou, que ça fait du bien d’écouter ça ! Et aussi incroyable que ça puisse paraître, la musique de « Is a woman » est de toute saison : capable de réchauffer au cœur de l’hiver comme de rafraichir au plus chaud d’une canicule. Vous pouvez me croire, j’ai testé encore et encore, et c’est un remède qui marche encore comme au premier jour ! Un album à toujours garder à son chevet en cas de coup dur.