Bob Dylan – Royal Albert Hall – 1966
The “Judas” event.
1965. Bob Dylan sort son cinquième album: “Bringing it all back home”, plus tard rebaptisé “Subterranean homesick blues”: première face électrique ,seconde face acoustique. Ce disque est un véritable tournant dans l’histoire du rock. Dylan ne comprendra pas le rejet que tout son auditoire « folk » pur-jus eut à la sortie de cet album. En effet, l’utilisation d’instrument électrique, l’abandon de thèmes « engagés » fut ressenti à l’époque comme une véritable trahison par ceux-ci. Le premier épisode du divorce eut lieu au Newport Folk Festival, quand il se fit huer par la foule et que Pete Seeger, gardien de la tradition folk, eut un coup de sang et voulut arracher la prisea électriques de l’ampli de sa guitare. Le second épisode eut lieu en 1966 au Royal Albert Hall. Dylan venait de sortir « Highway 61 revisited », l’album de l’émancipation rock : Dylan s’envolait vers d’autres galaxies que le folk, c’était évident. Lors de ce concert, la première partie, acoustique, fut reçue par le public avec plaisir : du folk, des standards, le fantôme du Bob Dylan première époque reprenait consistance. La deuxième partie fut le moment du drame : le groupe arrive sur scène pour accompagner l’idole. Alors que le groupe se prépare à jouer, quelqu’un lance dans le public « Judas ». Dylan nie tout en bloc, mi-ironique, mi-gamin buté : « I don’t believe you », répond-il. Puis le groupe joue « Like a rolling stone », standard parmi les standards du rock. Dylan prend son envol et deviendra l’immense artiste que l’on sait. Le folk fut son tremplin, mais le carcan était trop étroit pour un tel génie. L’histoire lui donnera raison, reste l’instantané du moment où il tourne le dos aux amours de jeunesse pour entrer dans la pleine maturité… |
