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Midlake (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (11/11/10)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

La Cigale. Le temps d'arriver, on avait raté The Acorn. Ca ne perturbe pas plus que ça de rater quelque chose qu'on n'a jamais écouté. Nous voilà au balcon, vieux pantouflards. On n'était pas venu pour danser, la soirée s'annoncait belle mais molle. Mais attention : du mou classe, du mou beau. On a à peine le temps de fourrer le petit échantillon de parfum Black XS dans la poche que se profile John Grant en formation minimaliste. Midlake encadrait le bonhomme sur l'album mais là ils n'avaient pas prévu d'assurer 2 shows, John n'avait qu'à se débrouiller. Il n'y a pas eu de surprise. Les chansons de "Queen Of Denmark" peuvent se passer de fioritures. Sans les riches arrangements déployés en studio, elles gardent leur pouvoir de fascination. Ca sent bon les années 70 tout ça. John Grant c'est Elton John en pas chiant. Bonnes chansons, belle voix. C'est simple et ça prend aux tripes. Le côté tragique peut-être,... Ca me fait penser à Lou Reed chantant la "queen of scots" sur Berlin. Toutes ces histoires de reines pathétiques font battre mon petit coeur sensible.

John Grant c'est pas mal sur scène, mais Beach House c'est encore mieux. Et je ne m'y attendais pas. Ca ne me paraissait pas évident de reproduire ces atmosphères cafardeuses en live. Et bien ça marche. Le monde du rêve s'est entrouvert. Nous voilà planant dans des strates atmosphériques. Valérie Legrand chante. Bizarre, je pensais que c'était une voix de mec sur le disque. C'est donc que dans le monde des rêves, tout est brouillé. C'est la soirée brume, la programmation sfumato : des gaillards bien charpentés arborent leur fragilité et des filles lunaires chantent comme ces joueurs de flûte attirant les rats pour mieux les noyer. Noyade symbolique, dans la mélancolie. Clapotement de gandins parisiens (abonnés aux Inrocks et à Technikart) dans l'eau des rêves. Ils veulent rester à la surface, mais la force de la musique les attire vers le fond. Ils se noient dans leur reflet.

Arrivent enfin les héros de la soirée : Midlake. Les cheveux ont poussé depuis la dernière fois que je les ai vus. Ca me rappelle les photos du "live At Fillmore" des Allman Brothers. Avant ils ne ressemblaient pas à des sudistes, mais plutôt à des étudiants en informatique. Et là je n'aurais pas été surpris de voir le drapeau confédéré et des images de General Lee sur l'écran géant. Ceci dit, les Rednecks ne doivent pas trop aimer les chansons à la Midlake. Ce ne sont pas des rockeurs à la Lynyrd Skynyrd / Allman Brothers, mais plutôt des foutus hippies! Ils chantent comme s'ils avaient trop fumé. Ca s'étire, c'est nonchalant, ça manque de peps. Ca reste plus qu'honorable, il y a du talent, mais ça pourrait être beaucoup mieux. Il y a de très bons moments. Mais ça ne décolle jamais. De temps en temps, un guitariste fait un bad trip et s'embarque dans un solo, c'est rock, mais ça ne suffit pas pour convaincre. Midlake est meilleur sur album. Leurs chansons sont plus vivantes en studio. Il suffit de prendre 2 morceaux comme "Roscoe" ou "Young Bride" par exemple. Et bien je les ai beaucoup écoutés ces deux là, j'adorais la façon dont la basse tourbillonnait. Le refrain était accrocheur. Sur scène, ils sont joués au ralenti, tout l'effet s'estompe. Il faut de ce pas trouver un médecin véreux pour une ordonnance d'amphètes.