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Dix Ans De Rock : 2000-2009
 

par David Le Croller & Adrien Lozachmeur (07/03/10)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Le rock a plus de 50 ans alors forcément ces dernières années, pas mal de héros ont mordu la poussière. Joe Strummer, Johnny Cash, Lux Interior, Sky Saxon , George Harrison s’en sont allés rejoindre leurs illustres devanciers. Mais le rock lui ne meurt pas. Il a d’ailleurs pris un sacré coup de jeune depuis 2000 dans la lignée du succès mondial des White Stripes. S’inspirant de cet exemple moderne, partout dans le monde, chaque jour, une nouvelle bande de gamins sort les guitares et réinvente le genre en recyclant le passé. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme en quelque sorte. L’alchimie du rock fait toujours recette et la bête insoumise reste loin d’être domptée. Mais à l’image de l’époque, tout va aujourd’hui plus vite, et tous les styles ont été déclinés à l’envie dans une période condensée. Glam, new wave, garage, hardcore, pop, rock progressif, rock lyrique, psychédélisme, art rock, hard rock, post rock, electro rock, afro-rock et parfois un peu tout ça en même temps. En effet, le rock ne se contente jamais de mimer ses anciennes attitudes, il a encore cette capacité de monstre protéiforme qui lui permet de muter sans cesse via la fusion de ses propres concepts ou l’absorption d’éléments extérieurs. Le rock frémit, le rock éructe et se cabre sans cesse en figures libres plutôt qu’imposées. Evidemment, la résonance temporelle du rock est moins importante que durant son âge d’or, à la fin des années 60. La musique est désormais souvent coupée des arrières plans politiques et sociaux. Elle parle moins du monde, elle se veut moins révolutionnaire. Elle devient son propre objet. Mais la pertinence et l’inventivité sont toujours là. Non, le rock ne changera pas le monde mais peu importe au final car il est bien plus qu’un simple moyen d’amélioration existentielle. En tant qu’expression fondamentale, essentielle de la pulsion vitale de chaque individu, en tant que lien incorruptible avec cette dimension indéfinissable qui nous surpasse et nous excite, il est la vie et la liberté d’exister même. Dans un monde glacé par la technique et la fermeture des perspectives idéologiques ou religieuses, la jouissance est plus que jamais nécessaire. Cette nouvelle situation peut expliquer que le rock ne génère plus de mythes à la Jim Morrison, Elvis ou Hendrix. Ce qui n’empêche que de nouvelles figures marquantes ont émergé, mais leur personnalité s’efface derrière leur oeuvre. Beaucoup sont issus des années 90, recueillant ces dernières années les fruits de leur labeur : Tom Yorke, PJ Harvey,… D’autres incarnent la jeune garde et ont éclos ces 10 dernières années : Jack White revisite avec brio tous les pans de la culture populaire américaine alors qu’un Pete Doherty est le nouvel avatar d’un rock décadent remontant aux réflexes romantiques du XIXème siècle. De nouveaux noms, de nouveaux modèles, contribuant chaque jour à ce tourbillon mondial d’énergie brute qui continue à vouloir faire sauter toutes les soupapes, de New York à Londres en passant par le Texas, la Scandinavie et même l’Afrique du Sud. Le rythme s’accélère donc mais loin de s’essouffler, le rock se mondialise. La prophétie de Neil Young reste plus que jamais valable : « Hey Hey My My, Rock’n Roll can never die ».