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Bill Callahan (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (20/02/10)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Le dernier album de Bill Callahan "Sometimes I Wish I Were An Eagle" est un chef d'oeuvre. On aurait pu penser qu'il serait la clé d'une reconnaissance publique largement méritée. La richesse des arrangements, la voix profonde de Bill, la qualité incomparable des chansons : tous les ingrédients étaient réunis pour le succès. Le Café de la Danse affichait complet. Mais il faut croire que le grand songwriter aime prendre son monde à contre-pied. Alors qu'à Saint Malo cet été, il essayait de défendre son oeuvre en tentant d'en restituer la texture via l'adjonction d'une section de cordes (il faut bien avouer que la tentative était peu convaincante), cette fois, il se présente dans une configuration minimaliste : lui au chant et à la guitare, et un batteur à ses côtés. Résultat? Un son aride, décharné. Bill joue 2, 3 notes en boucles, hyponotisant littéralement le public. Le batteur (exceptionnel!) a une frappe sèche, et encore je parle de frappe, mais la plupart du temps, il ne fait qu'effleurer ses instruments, il les frotte, il les caresse, parfois il martèle ses fûts, mais son ascétisme se marrie parfaitement avec le jeu de Callahan. Finalement, on se croirait revenu à l'époque de (Smog) alors qu'on la pensait révolue. Ce côté répétitif me fait penser à "Rain On Lens". Le résultat n'est pas totalement convaincant pour tous les morceaux du dernier album. Par exemple, on regrette un peu la basse à la Talking Heads qui illuminait "Eid Ma Clack Shaw" ou les choeurs de "Rococo Zephyr". Il est possible que ce soit un problème de perception, qu'on se soit trop habitué au côté moelleux de leurs arrangements. Ou alors la formule pour restituer leur magie n'existe tout simplement pas. Allez savoir. Ce qui est certain en revanche, c'est que l'approche minimaliste fonctionne à merveille sur les morceaux les plus mélancoliques de l'album ("Too many Birds") ou les titres plus anciens (et les 2, 3 chansons que je n'ai pas réussi à identifier). Ah quelle joie que de réentendre des morceaux d'anthologie! "Bathyspere" , "Say Valley Maker" (un morceau qui monte lentement, avec un final dantesque), "Rock Bottom Riser", "In The Pines", "Diamond Dancer" (le titre le plus gai de Callahan). En adoptant cette approche, Bill Callahan a sans doute ravi ses fans et dégoûté certains nouveaux admirateurs. Mais sa démarche est passionnante. Je l'ai vu 4 fois en concert depuis l'époque "Supper", et il n'y en n'a pas un qui sonne comme un autre. Ce gars là ne joue pas en pantoufles, il prend des risques. Finalement j'attends avec impatience la suite. Va-t-il persévérer dans la voie qu'il a commencé à tracer sous son propre nom, dans cette veine toujours mélancolique mais plus apaisée et plus accessible, ou alors ce concert marque-t-il un nouveau virage à 180°? L'avenir nous le dira,…