par Adrien Lozachmeur (07/11/09)

Trois vidéos pour revenir sur l’évolution d’un des plus grands groupes de l’histoire du rock : Gun Club, l’instrument de Jeffrey Lee Pierce, JLP, génie ou sorcier, ou les 2 à la fois. Il était adulé par ses pairs, de Tom Waits aux Red Hot. Noir Désir l’a repris. Mark Lanegan aussi. Hélas l’extraordinaire force de sa musique n’eut d’égal que l’absence totale de succès commercial. Cet art était sans doute trop intense pour le commun des mortels. Les 2 premières vidéos sont des versions live de titres de l’incroyable premier album du groupe : « Fire Of Love », sorti en 1981 : un disque jouissif, puissant, envoutant. Du blues revisité à la sauce punk, des textes d’une beauté maléfique. Et de la slide jouée à 100 à l’heure. Cette musique est hantée.

Première vidéo : « Sex Beat ». L’interprétation est très punk par rapport à la version studio, à la rage plus contenue. Jeffrey chante faux mais c’est super. Le texte déploie une vision angoissante du sexe, considérée comme une pulsion animale qui rend stupide et en même temps on ne peut s’empêcher de s’y vautrer. Et Jeffrey de chanter une tentative impossible de prise de distance par rapport à cette pulsion. « We can fuck forever, but you’ll never get my soul, so you can Move! ». Voyez comme il se laisse emporter par son chant, glissant au passage un “We all live in a yellow submarine” furieux, et à vrai dire plutôt drôle. Il ressemble à un croisement de Marlon Brando et Marylin Monroe. Il est assez gros le bonhomme. Il faut dire que le cocktail Whisky, Hero, Coco n’est pas très bon pour la ligne.