Recherche

 
 
Blockhead - The Music Scene
 
Jori Hulkkonen - Man From Earth
 
V&A - Watergate 06 by dOP
 
Tiefschwarz - Chocolate
 
Timber Timbre - Timber Timbre
 

Daft Punk - D.A.F.T a story about…

 
 
Thomas Fersen
 

par Paul Cordahi (14/10/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Interviewer Thomas Fersen …Quand on m’a proposé cela, la première chose qui m’est venue en tête est le « respect » : c’est un immense artiste bien installé dans le paysage de la chanson française. Pour y penser, prenez par exemple ses pochettes d’albums toutes signées par des énormes noms de la photographie (Douanaut, Mondino). Ensuite, j’ai ré-épluché (et épluché pour certains) sa discographie ; à ce respect s’est alors ajouté les notions de « curieux » et, je dois bien vous l’avouer, « d’inquiétude ». Ce mec donne un nom à sa valise, voyage en concombre, et nous dit que l’amour, c’est ni pour lui, ni pour sa valise ! Je me suis alors demandé si derrière certaines images employées ne se cachait pas un homme en mal de vivre, avec comme unique amie sa valise, et qui n’attends que le prochain avion pour fuir une réalité qui le pèse. Après un petit voyage dans les bouchons parisien (Et cette réalité m’a bien pesée pour tout vous dire !!), c’est donc avec une certaine « curiosité » que l’on arrive au rendez-vous : un monsieur barbu souriant de bonheur et décontracté arrive... tout va bien. Dès les premiers mots, je comprends que mes dernières impressions sont fausses ! Rencontre avec un très digne représentant de la chanson française, chez lui, en toute simplicité.

Pourrais-tu nous dire quelle est ta date clef ?

Lorsque j’ai eu ma première guitare, en 77.

Quel a été ton album clef?

« London Calling » des Clash. Même encore maintenant d’ailleurs. Pour tous ceux qui ont aimés, cet album est un virage. Ils ont fait leur musique d’une façon qui n’existait avant. Les gens de ma génération ont vraiment pris une claque sur cet album.

D’ailleurs, c’est grâce à Strummer (Joe Strummer, chanteur des Clash) que je me suis mis a chanté. J’avais une voix éraillée, et quand j’ai entendu comment il pouvait l’utiliser, je me suis dit que ça valait la peine d’y aller !! On m’appelait Strummer a l’époque ! (Rire)

Tu as pris combien de temps à écrire ce nouvel album.

C’est dur à dire, certains morceaux étaient faits avant, d’autres ont été créés pour cet album.
Ensuite, ça dépend des textes. Par exemple, « Punaise », j’ai déroulé d’un trait. Par contre, certains moreaux me prennent beaucoup de temps, et généralement, ce sont les morceaux les plus simples.
Par exemple ceux qui pour lesquels la musique est faite avant, tu dois faire rentrer les textes dedans avec un chausse-pied, c’est très difficile, et généralement, ça s’entend. C’était le cas des « mouches ».
Dans le cas inverse, la musicalité du texte te permet de trouver très rapidement la musique. La langue française « chante », elle a une musicalité à laquelle il faut être sensible.

Tu as travaillé avec tes musiciens habituels pour cet album?

Juste Pierre Sangra. C’est comme un deal entre nous. Il ne travaille qu’avec moi et participe à tous mes projets. On est parti ensemble à Montréal étant donné que l’on a préparé l’album là-bas.
La vie nous a jeté dans les bras l’un de l’autre. Avec Pierre, on est avant tout amis depuis 96. On s’est même déjà retrouvé à manger dans un restaurant grec a Montréal pour le réveillon du jour de l’an ... (Rire).

Le ukulélé semble être la pièce maîtresse dans cet album?

Oui. J’ai tout composé avec. Sur quelques morceaux, il a disparu, sur d’autres, on a essayé de l’enlever, mais il manquait son apport rythmique.
Initialement, je voulais faire cet album de manière très dépouillée, rien qu’avec le Ukulélé, mais c’était avant que je fasse le « Best of » (Sorti en novembre, et joué qu’au Ukulélé).
Initialement, je devais enregistrer cet album en Juin 2007, mais on a fait l’album « Best of » avant.

Et pourquoi ce best of?

C’était suite a la tournée Ukulélé qui consistait a rejouer des morceaux que je ne jouait plus sur scène, et que les gens aimaient... On est parti pour un tour de chant sur ce principe, et l’album a suivi naturellement derrière.

L’errance et le voyage semblent porter tes textes?

Effectivement, vu que je suis parti sur la valise... mais c’est très imaginaire tout ça. Je ne suis pas à la recherche d’ailleurs personnellement. Au bout du compte, on reste confronté à soi-même quel que soit l’endroit où l’on est.
J’adore le déplacement par contre ; le temps d’un train, tu as l’impression de faire l’école buissonnière (Rire). Tu fais ce que tu veux dans le train, et tu n’as aucune culpabilité à ne rien y faire...

Tu fais beaucoup référence à des objets dans tes textes.

Oui, c’est du déguisement... j’ai toujours aimé être déguisé. Quand j’étais gamin, on passait dès fois des journées entières en étant déguisé en ours (Rires). On allait même à table déguisé... c’est mieux qu’un pyjamas non ? (Rire)

Vu que tu aimes les déguisements, tu pourrais m’en dire plus sur tes visuels?

Le visuel, c’est la dernière chose qui restera de toi. D’ailleurs, on ne sait pas encore ce que c’est un disque sans image ! Surtout chez nous qui sommes dans une culture très imagée. En Angleterre, par exemple, sur les pochettes, tu peux ne pas prendre une photo de l’artiste. Chez nous, tu dois voir l’artiste en chair et en os !
En tout cas, j’ai de la chance de travailler avec Mondiano, c’est toujours des moments spéciaux et magiques.

Et la scène pour ta tournée ?

La scène, c’est le seul endroit où tout est permis, alors autant y aller un peu.
Sinon, pour les folies bergères, il faut garder la surprise... (Sourire, je crois que Thomas a compris que l’on chassait l’information exclusive). Sinon, c’est comme si tu recevais une lettre en sachant déjà qui te l’as écrit, ça casse le charme de la découverte.
J’avais pensé à sortir d’une énorme valise géante, mais t’imagine si le couvercle me tombe sur la tête... (rire).