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Festival Printemps de Septembre 2008 (Toulouse)
 

par Jean-Marie Bellouard (14/10/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Heureuse initiative des organisateurs du festival « printemps de septembre » que d’avoir invité l’inépuisable Rodolphe Burger à Toulouse ! C’est dans l’enceinte (aux murs – évidemment – roses) de la cour de l’école des beaux arts de Toulouse que la silhouette massive du leader de feu Kat Onoma apparut au public… très cool, il s’installa sur un tabouret de cuir, une console et deux guitares à portée de main. Il est seulement accompagné d’un bassiste/claviériste et d’un batteur, sa légendaire dextérité à la guitare ne nécessitant pas l’apport d’un autre guitariste. Le concert commença: pour les infortunés ne connaissant pas Burger, il faut savoir qu’il ne chante pas. Burger parle, rythmiquement, en phase avec son jeu de guitare toujours impeccable. Cela donne une sorte de blues parlé, où les mélodies se dévoilent souvent après plusieurs minutes, avec parfois une augmentation de l’intensité qui finit par des explosions électriques, des riffs saignants, des solos magistraux ne pouvant cacher longtemps le plus grand secret du rock français : il y a un guitar hero français, et son nom c’est Burger. Il aime aussi ponctuer ses chansons de sons divers et variés enregistrés préalablement (des voix, surtout), qu’il rejoue au gré de ses envies, appuyant très théâtralement sur telle ou telle touche de sa console. La playlist fut un rêve : démarrant par sa version francisée de « Take a message to mary », à la fois mélancolique et virile, il posa là l’ambiance générale. Il enchaîna sur un « Cheval-Jungle » tiré de « Meteor Show », et par un « The Passenger » jouissif, tout en décalage, totalement déconstruit et pourtant aussi incisive que l’originale d’Iggy Pop. Suivirent des chansons récentes qui prouvent toute l’intelligence, toute la pertinence politique et intellectuelle de Rodolphe Burger : un « Arabécédaire » qui réconcilie les cultures, et un « Ensemble » peu révérencieux à l’égard du chef de l’état actuel, sans être bêtement rentre-dedans à la façon Noir Désir : juste un gars intelligent qui interpelle Sarko et le ferait se sentir bien con s’il se donnait la peine d’écouter ça en lieu et place des ritournelles de sa Carla de femme. Arriva alors le moment le plus magique du concert : une reprise d’un des titres phares de Kat Onoma, « Billy The Kid », avec son riff reconnaissable entre mille, qu’il termina par un final, que dis-je ? une éruption électrique à vous filer des frissons. « Billy the Kid, I love you », entendit-on rejoué en boucle sur la fameuse console, à l’unisson de mes propres pensées.
Enfin il termina sur un « Moonshiner » (extrait encore une fois de son « Meteor Show »), étiré à l’excès, repoussant encore et encore le moment de quitter la scène, et ce pour notre plus grand bonheur. Las, toute chose ayant une fin, il partit comme il était venu : nonchalant, traînant sa grande carcasse, laissant un public ravi. Rien à dire, Rodolphe Burger est un artiste qui se bonifie avec l’âge. Vivement la prochaine fois !