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Festival Fargo All Stars 2008 Soirée #1 (Paris)
 

par Adrien Lozachmeur (06/10/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Une soirée Fargo, ça ne se rate pas. La passion qui anime son créateur Michel Pampelune fait vraiment plaisir à voir. Ce type nous doit certains des albums les plus vibrants de ces 10 dernières années : Andrew Bird, Shearwater, Alamo Race Track, Emily Loizeau, Woven Hand, Alela Diane et j’en passe. Avec Fargo, on n’est jamais décu : personne ne fait mieux dans le rayon folk rock, même pas les américains.
Cette année, le festival organisé par le label prenait une nouvelle dimension. Lors de la dernière édition, la Flèche d’or accueillait les jeunes talents prometteurs qui ont éclaté depuis. On connaît le succès rencontré par Alela Diane ou Moriarty. Cette année, les festivités avaient lieu dans un endroit plus grand : la Cigale. Avec un Michel Pampelune se donnant la peine d’annoncer chaque artiste : encore un aspect touchant du bonhomme!
Le show commence avec un jeune suédois, Olle Nyman épaulé par un ami à la guitare et son frère à la contrebasse. Depuis l’exil de Lee Hazlewood en Suède dans les années 70, l’americana a fait des adeptes en Scandinavie. On se souvient de cette fabuleuse compilation « cowboys in scandinavia » qui donnait un aperçu du mouvement. Ce qui frappe chez Nyman, c’est la qualité de la voix, qui fait penser à Elliot Smith ou Tom Mac Rae. Elle porte à merveille des compositions oscillant entre ballades crépusculaires et cavalcades country. J’ai un préférence pour les premières : j’ai même cru déceler quelques pépites susceptibles d’écoute en boucle. Une impression à confirmer,…
Jesse Sykes et ses Sweet Hereafter étaient le sommet de la soirée. Voilà une artiste qui ne cesse de m’émouvoir depuis que je l’ai découverte sur une compilation Fargo. Depuis il y a eu 3 albums, plusieurs concerts, et de merveilleux instants de grâce. Comme le dit si bien Michel, le groupe est devenu une vraie machine de guerre sur scène. Il sonne de plus en plus rock, comme une version féminisée de Neil Young/Crazy Horse. Les chansons parfaites de Jesse sont servies par l’artificier Phil Wandscher qui est sans doute un des guitaristes les plus doués que je connaisse. Non pas qu’il soit plus technique que les autres : les mecs les plus techniques font en général du métal et ça ne m’intéresse pas vraiment. Mais ce Wandscher il fait ce qu’il veut avec sa gratte : il la fait pleurer, gémir, hurler ! Et j’adore ce son entre twang (vous savez, ce fameux son qu’on trouve par exemple dans les génériques de James Bond) et slide : c’est l’archétype du son de guitare estampillé americana : une évocation des grands espaces américains et un souffle de liberté qui nous fait vibrer. Et en matière de vibration, on a vraiment été servi ! Le répertoire faisait la part belle aux chansons des deux derniers albums, notamment le dernier « Like, Love, Lust And The Open Halls Of The Soul ». On guettera avec impatience la suite de l’aventure Jesse Sykes.
Et voilà Joseph Arthur et ses Lonely Astronauts en têtes d’affiche d’une programmation décidément très rock. Oh surprise : 2 nénettes tiennent le basse et la guitare. A l’écoute du dernier album, j’avais imaginé un groupe constitué de quelques mâles mal rasés. Les clichés ont la vie dure. Le show est électrique et fait la part belle au dernier album. L’influence des Rolling Stones période Sticky Fingers/Exile On Main Street ressort plus que jamais, notamment sur les ballades à la « Wild Horses » (« Say Goodbye »). Cependant le groupe est meilleur sur les titres les plus lyriques et en général lorsque qu’il fait exploser les compos à coups de solos dopés à la wah wah ou à la fuzz. Rock’n roll ! J’attendais « Look Into The Sky », le titre le plus enlevé du disque, avec des accents exaltés à la Arcade Fire. Je crois bien qu’ils voulaient le garder pour la fin. Hélas à la fin du rappel, voilà nos rockeurs obligés de s’arrêter et nous n’avons donc pas eu le droit à ce plaisir.
Au final, cette déception n’était qu’un détail. A la fin du show, il ne restait qu’un sentiment d’excitation et les séquelles d’un frisson électrique. Longue vie à Fargo!