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Rocky Votolato
 

par Mathieu Muller (03/04/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Rocky Votolato est un de ces jeunes songwriters qui, chevauchant à chaque saison leur guitare à travers les Etats-Unis, oublient de faire parler d'eux en Europe.
Né musicalement dans le Punk-Rock de Seattle, il le joue avec le sable du Texas qui coule dans ses veines depuis son enfance. Dans sa musique il n'y a pas ni martelage de batterie ni hurlements saturés. Il n'y a presque qu'une guitare, une voix, et surtout tout ce qui fait du punk un mouvement plus qu'un style musical: la sincérité, la brutalité et l'engagement.
J'attendais sa venue depuis trois ans. A chaque nouvel album j'espérais la possibilité de pouvoir me ramasser un direct de punk folk entre les deux oreilles. Un jour j'avais même fini par lui écrire pour lui demander quand enfin il viendrait.
Je ne tenais plus quand finalement une date fut annoncée, et je m'inquiétais alors de finir par parler plus que lui pendant l’interview. Heureusement j'avais la solution: ne pas poser de question, mais seulement un ou deux mots.

Texas?

C'est là où je suis né, dans une petite ville nommée Frost à 100 miles de Dallas. Mes parents avaient un ranch. Moi je passais les journées dehors avec les chevaux, à chasser, pêcher, courrir. C'était une vie géniale pour un enfant.

Cash, Skynyrd, Young?

Ce sont quelques unes de mes premières influences. Mon père écoutait ça en permanence. De toute façon dans le Sud il fallait que la musique soit de la Country ou bien il fallait au moins qu'elle parle de hors-la-loi!
Pourtant c'est un chemin étrange pour moi. C'est en déménageant à Seattle à l'âge de 16 ans que j'ai vraiment commencé la musique avec le punk-rock. C'est vraiment cela qui m'a ouvert la voie de la musique. Et puis il y a quelque temps, ces musiques de mon enfance sont remontées à la surface comme mues par un cycle mystérieux. Ce son se retrouve de plus en plus au fur et à mesure de mes derniers albums. Pourtant il y a toujours cette influence de la scène punk-rock, ou indie-rock. Ma musique est ce mélange, une sorte de Folk-Punk.

Rocky?

C'est le nom du cheval qui a inspiré mes parents pour choisir mon prénom.

C'était un bon cheval?

Non, il était complètement fou! (rires).

Guitare Folk?

J'ai toujours écrit mes chansons sur une guitare folk, jamais sur une électrique, mais dans mes groupes rock. Ma mère m'a offert ma première guitare lorsque j'avais 13 ans. Je l'ai toujours, mais elle est assez nulle.

Première chanson?

Elle ne se vendrait pas aujourd'hui! (rires) Je m'en souviens encore, et surtout de combien il était difficile de chanter et jouer en même temps! C'est peut-être à ce moment là que des gens décident de devenir seulement guitaristes! A l'inverse je passais mon temps à écrire et cela venait très naturellement. La plupart de mes premières chansons n'ont jamais été enregistrées, exceptées quelques-unes que l'on peut trouver sur l'EP « A Brief History ».

Tatouages?

J'aime les tatouages. J'en ai des biens, j'en ai des horribles. Le plus moche est le premier que j'ai eu. J'avais 16 ans, un ami avait acheté un stylet par correspondance. Il voulait l'essayer et je lui ai pretté mon bras. Cela a duré 4 heures et demi et ce fût la plus douloureuse expérience de ma vie.
Mon préféré est celui-ci. (Rocky me montre un tatouage ou s'entrelacent les mots « We kissed a shot of Kentucky Straight »). Ce sont des paroles du groupe Jawbreaker.

Cody Votolato?

C'est mon petit frère. Il était guitariste des Blood Brothers et de Waxwing. On a joué ensemble dans Waxwing pendant presque 10 ans. Les Blood Brothers se sont séparés maintenant. Mais Cody et Johnny (Whitney), l'ex chanteur des Blood Brothers ont remonté un nouveau groupe avec Jay (Clark), le batteur de Pretty Girls Make Graves. Ca s'appelle Jaguar Love (www.myspace.com/jaguarlove). C'est un peu plus mélodique que ce que faisaient les Blood Brothers. Un single va sortir prochainement sur Matador Records.

Waxwing?

Mon premier vrai groupe sérieux. On a sorti trois albums. On jouait ensemble avec Cody jusqu'à ce que les Blood Brothers deviennent assez connus et que je commence ma carrière solo. Waxwing n'existe plus depuis 2005.

Suicide Medicine?

Mon troisième album. Et aussi le titre d'une chanson de cet album. C'est une chanson qui a reçu un nombre incroyable de réactions partout dans le monde. En Allemagne pendant ce tour, un gars m'a donné un livret où plusieurs personnes on écrit leur interprétation de cette chanson. Bon c'est en Allemand donc je n'ai pas encore pu le lire. C'est étrange car on ne sait jamais l'impact que va avoir une chanson au moment où on l'écrit.

Barsuk Records?

C'est la nouvelle maison de disque avec laquelle je travaille. Je les adore. Ils sont basés à Seattle. C'est un label 100% indépendant. Ils offrent cette totale liberté qui permet aux musiciens de s'exprimer totalement. Ils respectent l'intégrité des musiciens.
Ils ont des groupes géniaux: Death Cab For Cuties, John Vanderslice, Jessy Sykes, Chris Walla. Ils viennent aussi de signer un gars excellent, David Bezan, l'ex chanteur de Pedro The Lion. Il est incroyable. Il faut absolument écouter ça!
Je suis très fier d'être chez eux.

Quelle est la différence entre Barsuk et une major?

Avec eux je peux faire ce que je veux comme je veux! Ils n'attendent pas la même chose d'un artiste. Ils ne dépensent pas des budgets énormes pour la communication, des studios gigantesques ou les vols en business class. Ils ne comptent pas non plus les "pennies", mais je crois qu'ils ont simplement une manière très réaliste de gérer le label.

Seattle?

Là où je vis. Pluvieux. Déprimant.

C'est à cause de cela qu'il y a tant de bons musiciens là-bas?

Peut-être! Parce que cela rend fou!

Héros?

Martin Luther King, Nelson Mandela, Oprah Winfrey, Mahatma Gandhi, l'écrivain philosophe Ralph Waldo Emerson qui m'a donné envie d'écrire, et les poètes Sylvia Plath et Herman Hesse qui m'ont beaucoup inspiré.

Chris Walla?

Un bon ami, un excellent ingénieur et producteur, et surtout un musicien incroyable. Il est en grande partie responsable de la façon dont sonnait l'album Suicide Medicine. Il travail énormément pour t'aider à trouver le son que tu cherches. Il a aussi produit des albums pour Death Cab For Cuties et Nada Surf.

Kasey Forbet?

Il a produit mes deux derniers albums. Comme Chris Walla il est un excellent musicien et producteur. Il joue aussi avec Surfjan Stevens et Richard Swift qui avait tourné avec Wilco. Il m'a aidé à trouver cet autre son pour Makers et The Brag & Cuss.

Edge Of The Quarrel?

(Rires) C'était un film indépendant qu'un ami Dave Larson a fait. On se connaissait du label Excursion Records sur lequel j'étais aussi. Il avait réuni plusieurs personnes de la scène punk underground de Seattle, comme The Murder City Devils, Botch, ou Undertow, pour faire un film façon West Side Story sur les conflits entre Punks et Straight Edges (ndlr: mouvement issu du milieu punk dont la philosophie visant la clarté d'esprit est fondée sur 3 principes: pas d'alcool, pas de drogue, pas de promiscuité sexuelle). On s'est beaucoup amusé à le faire mais on était tous des acteurs débutants. Donc le film est au final plutôt marrant, ce qui n'était pas du tout l'objectif recherché par Dave.

Autoroutes?

Je pense aux tournées. J'ai tellement tourné. Depuis cinq ans, j'ai beaucoup tourné, parfois 200-250 shows par an.

The Brag & Cuss?

C'est le titre de mon dernier album, sorte de point d'arrivée dans une recherche sur moi-même. J'ai eu cette envie d'explorer ces influences country qui étaient enfouies en moi. Mais après cet album, j'ai envie de revenir plus au punk-rock, à quelquechose plus proche de l'album Suicide Medicine

Groupe?

Je n'arrive pas à me décider. Je crois être vraiment un artiste solo. J'aime vraiment jouer solo. Parfois je me dis que j'adorerais avoir un groupe. Et puis je joue en groupe, et puis cela me manque de jouer seul alors je joue à nouveau seul.

United-states

C'est le pays où j'habite, mais quand j'entends ce mot, je pense plus à la situation politique désastreuse. J'espère vraiment que Barack Obama sera élu. J'ai fait beaucoup de concerts organisés pour dénoncer les mensonges et détournements de notre gouvernement actuel. J'ai aussi pas mal porté ce t-shirt à mes concerts où il était écrit « Hey George W, fuck you and your Daddy ».

Europe?

J'adore l'Europe. Si les républicains sont réélus j'ai prévu de déménager ici. J'irai probablement à Berlin.
Sinon je ne suis juste pas particulèrement fan du Royaume-Uni... parce que j'ai failli mourir sur la route en roulant à droite! Mais c'était de ma faute, j'étais seul et en sortant de l'avion je devais conduire la voiture jusqu'à la salle de concert dans le centre de Londres. Je me suis perdu, j'ai failli avoir plusieurs accidents, je suis presque arrivé en retard au concert, et finalement la salle était déserte. Mais c'était en 2004. Je vais sûrement y retourner quand même!

Punk Is Dead?

Non. Je pense que le punk est surtout une façon de penser. C'est une part énorme de moi. Mais je ne vois pas le Punk seulement en terme de son. Il ne faut pas le mettre dans une boîte. Mon dernier album reste punk même si il sonne vraiment country. Un gars pendant cette tournée en Europe m'a dit «Mec, j'aime vraiment ta musique, mais c'est quoi cette merde country! ».

Futur?

Rester à la maison. Commencer à écrire pour le nouvel album. Etre patient.

A écouter: Suicide Medicine + The Light & The Sound (Suicide Medicine) / White Daisy Passing (Makers)