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Soulwax
 

par Paul Cordahi (14/01/08)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Après quelques changements de programme, c’est donc dans les loges du Showcase au milieu de toute l’équipe que je rencontre Stephen Dewaele (l’un des 2 frères fondateurs). Il parait décontracté, et déjà dans son regard et ses attitudes, on peut sentir toute l’énergie prête à exploser d’ici quelques heures sur scène. Je repensais donc aux nombreux t-shirts que j’ai pu user pendant les sets monstrueux des 2 many Dj’s, a Dour notamment.


Retracez moi votre histoire?

On a commencé avec Soulwax en jouant du « rock lourd » il y a 12 ans a peu près avec Dave mon frère et moi. On était vraiment un rock band. Lors de l’enregistrement à Los Angeles du premier album, on s’est rendu compte qu’il y avait pas mal de trucs électroniques que l’on aimait bien et l’on voulait introduire un peu de cela dans notre musique. Par contre, ce n’est pas toujours facile de faire cela sans que le mélange soit un peu forcé.
Après on a enregistré un deuxième album de Soulwax et parallèlement, on a commencé l’activité de Dj (2 many Dj’s). On tournait super bien avec Soulwax en Angleterre (premières parties de Muse entre autres) et l’on demandait aux personnes si l’on pouvait aussi faire un set Dj. Cela permettait d’éviter l’ennui des attentes très longues qui entourent les concerts rock. C’était aussi une réaction contre certains mouvements électroniques que l’on n’aimait pas trop, comme la house music par exemple.
Ensuite, Pias a demandé que l’on face une compilation de ce que l’on faisait en DJ, et ça a marché.

Est ce que 2 many Dj’s a été une sorte de libérateur dans votre processus de création?

Ca faisait du bien d’avoir plusieurs formations. Soulwax nous catalysait tandis que 2 many Dj’s c’était fou. On se produisait partout avec 2 many Dj’s et ça faisait du bien de rejouer live avec Soulwax.
Ensuite on a joué avec le producteur Flood (Qui a produit entre autres U2 et Depeche mode) et il nous a poussé à plus travailler nos sons nous même. On est resté en studio avec lui pendant 2 ans.
Puis sont arrivées les Nite versions qui ont vraiment été un autre exercice de style. Là, tu reprenais tes bandes pour en refaire quelque chose taillé pour le Dance floor. On avait entendu parlé de cette histoire de Duran Duran a qui la maison de disque avait demandé de retourner en studio pour rallonger les intros pour que les morceaux puissent être joués en night club. On a aimé cette idée de rentrer en studio avec un objectif bien précis, et on a enregistré les Nite Version en 2 semaines. Ça nous a aidé d’avoir des limites.
Les Night version live se sont produites en Australie, et çà nous a plus. Certaines personnes n’aimaient pas, mais une grande partie du public, qu’ils nous connaissent ou pas, s’éclatait.

La démarche de Magnus se rapproche t’elle de celle de Nite version ?

Je ne connais pas très bien Magnus, mais de ce que j’ai entendu, ça reste sur une base de chanson, couplet, refrain, et ce n’est pas ce que nous recherchons. On se reconnaît plus en LCD sound system. On a fait toute une tournée avec LCD et c’était super. On a en commun d’être des « Rock Kids » tout en aimant se donner des challenges live. Ne faire que du rock c’est super « Safe ». Tu joues tes concerts de manière assez régulière, tu les prépares 6, 7 mois avant avec la maison de disque, tu fais ta promo…
On est maintenant plus libre et non tributaire de la maison de disque. On part jouer quand on veut sans avoir vraiment besoin d’elle. On aime ça avec mon frère.

Vous êtes super créatifs, comme en constante ébullition. Ou puisez vous toutes ces idées ?

C’est dur de répondre a cela. Ça vient comme ça vient, on sent les choses, on les tente. On ne se réunit pas avant pour se demander ce que l’on doit faire.
On ne veut pas forcément être confronté à tout le bordel auquel tu peux faire face lorsque un disque sort pour des raisons de promotions. Dans ce que j’écoute, je me fiche de la pochette ou de savoir s’il y a un DVD inclus. C’est aussi pour çà que l’on aime tant les Nite Version, on ne peut pas forcément l’étiqueter, et on en est très content.
A part Queens of the Stone age et Radiohead qui sont pour moi les meilleurs groupes Rock du monde, je n’entends pas assez de groupes purement rock qui m’étonnent. Dans d’autres styles de musique, on trouve des choses beaucoup plus intéressantes. Du coup, on adore tenter de nouvelles ouvertures. Les Beastie Boys, AC/DC l’ont fait bien avant nous. Dès fois tu te plantes, mais ça te permet d’avancer. On se reconnaît bien là dedans.

Vous la recherchez cette liberté d’action vis a vis des gens avec qui vous travaillez ?

Oui. De temps en temps, les maisons de disque nous demandent d’être suivi par un vidéographe pour garder des images, mais au bout du compte, on ne voit pas ça comme du business, mais plus comme un travail parallèle plus artistique. Ce n’est pas un film, ou un « Behind the scene », mais plus une « installation d’art ». On a besoin que ce soit coloré autour de nos scènes.

Aimeriez-vous travaillez sur des projets plus parallèles ?

Déjà avec Radio Soulwax on s’est ouvert la porte. On invite pleins de gens. On écrit pour Tiga, et l’on commence à « fonder » une famille. Le jour ou l’on perdra la passion pour écouter et jouer de la musique, être curieux de ce qui peut se passer autour de nous, on arrêtera. Au jour d’aujourd’hui, on est trop excité… Par exemple, je sais que ce soir je vais tenter des choses (dont une reprise des Rita), et j’attends de voir comment le public va réagir dessus.

Vous cartonnez maintenant. Comment gérez vous cette notoriété?

Ce n’est pas dans notre tête, ça nous fait rien. On ne cherche pas à faire la couverture de tous les magazines. J’ai du respect pour des gens qui gèrent leur image a fond (comme Bowie par exemple). Il faut le charisme pour faire des choses comme ça. Je ne nous vois pas ainsi. On fonctionne très simplement, je ne suis pas Jean Michel Jarre ! (Rire).
Par contre, ça me fait vraiment plaisir quand quelqu’un me reconnaît et vient me dire qu’il aime bien ce que je fais.

Vous remplissez des plaines de festivals entiers, et en même temps vous jouez ce soir au Showcase (Boite Parisienne). Avez-vous besoin des deux?

Oui on a besoin de deux. Je préfère jouer dans de petits endroits. Devant 10000 personnes, tu dois jouer super grand. Quand tu joues devant 300 personnes, on peut tenter plus de choses.

Qu’appelles-tu jouer grand ?

Sur une grande scène, l’attente de gens vis a vis de ta musique est très différente. Visuellement et dans la manière de jouer, il faut jouer de manière ample, alors tu gères des breaks, des relances et tu te dois d’être toujours a fond. Tu dois réellement donner l’impression devant tous ces gens qu’ils font partie de quelque chose.


Vous soigniez votre image. Super site internet, clips bien gérés, collaboration avec Costume Café, la gérez vous vous-même ?

Non. Costume Café a été à la bonne place et au bon moment. On fait surtout attention à ce que « l’image » vieillisse bien. C’est entre autre pour cela que j’aime bien la pochette du Remix Album, elle est descriptive, sans un travail « photoshop ». On pourra la revoir dans 10 ans, et le message restera clair.

Sinon, on ne se met pas d’objectif. Ce qui m’énerve parfois, c’est que l’image soit toujours présente. Il faut rester bien concentré pour qu’elle soit consistante, et ce travail n’a rien à voir avec la musique.

Comment pensez vous aller plus loin sur le sujet ?

On travaille toutes nos scènes précisément au niveau visuel, les lumières, les dispositions. On travaille avec une équipe qui nous connaît bien, comme une petite famille. Ça permet de rester consistant.

Écrivez vous les textes avant la musique ?

Ça dépend des morceaux, certains textes nous inspirent intuitivement la musique. Écrire des textes n’est pas un exercice facile, ça vient en le faisant souvent. Il faut toujours avoir de quoi noter (il me montre son téléphone sur lequel il a noté la veille une phrase qui lui a plu), et puis après, tu construis autour, ou tu mixes avec d’autres idées que tu as noté.

La Belgique est une fourmilière d’artistes talentueux. Pensez vous collaborer avec certains d’entre eux ?

On est trop peu à la maison pour ça. On a loupé 3 ans de groupes belges. En plus, quand on est à la maison, on enregistre et l’on travaille beaucoup. Parfois en allumant la radio, on tombe fan d’un morceau d’un groupe belge que l’on ne connaissait même pas.

Comment voyez vous l’avenir ?

L’année prochaine on a envie de faire plusieurs disques, très spontanés. On voudrait qu’ils soient aussi surprenants que ce qui va arriver ce soir au concert !

Paul Cordahi