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Festival Les Inrocks 2007 (Paris)
 

par AL & Laurent (25/12/07)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

1. Paris, Cigale Cold War Kids, Reverend And The Makers, Blood Red Shoes, Effi Briest VENDREDI 9 NOVEMBRE


Lorsque Effi Briest débute son show, on ne peut s’empêcher de comparer ce groupe de filles à un autre groupe tout aussi féminin, tout aussi ambiant et tout aussi peu exubérant. L’esprit d’Electrelane n’est pas loin, mais alors que ces derniers élaboraient méthodiquement des murs du son krautrockiens en diable, Effi Briest tresse des murets psychédéliques moins portés sur la puissance mais beaucoup plus psychédéliques. Le son n’est pas toujours à la hauteur, le chant est notamment un peu trop en retrait mais le tout s’avère prometteur.

Et Blood Red Shoes déboule : un duo anglais, venu pour en découdre. Nana canon au chant et à la guitare, garçon à peine sorti de la puberté au chant et à la batterie. Le show est électrique et incroyablement excitant. On aimerait avoir plus de place pour sauter et danser sur ce rock binaire sous amphétamines, ces mélodies pop anglaises portées par des guitares barbelées à la Sonic Youth. Ils sont jeunes mais leur set est déjà carré. L’avenir leur est promis.

Beaucoup plus arrogant et poseur, le chanteur de Reverend And The Makers, sorte de Jim Morrison rigolo, sait faire danser les foules. Le rock hédoniste du groupe évoque un Happy Mondays plus jeune et moins salace. Comme la veille, La Cigale se transforme une fois de plus en Hacienda, mais les ecstasys ne sont pas fournies.

Cold War Kids clôt la soirée, la salle est d’avance à leurs pieds. Cela fait déjà plusieurs mois (depuis la sortie de l’extraordinaire single « Hang Me Up To Dry ») que l’originalité de leur son, leurs mélodies incroyables, leurs performances scéniques et l’intelligence de leurs textes ont conquis tous les critiques et le public. Encore une fois, les californiens assurent un show impeccable tout en énergie et en tension. C’est très bon et ça ne ressemble à rien d’autre, c’est à la fois très rock et poétique. Ca fait plaisir de voir que talent et originalité riment parfois avec succès.

2. Paris, Cigale Editors, The Noisettes, Los Campesinos, Elvis Perkins, Marit Bergman DIMANCHE 11 NOVEMBRE

Direct live from the Inrocks festival, Au programme ce soir, une affiche alléchante ! Laissez vous guider…

Première en piste, Margit Bergman, une jeune chanteuse suédoise (comme son nom l'indique), voix énergique et pop sucrée, accompagnée de ses nombreux et cacophoniques musiciens. A mi-chemin entre Abba et Arcade Fire. Une mise en bouche pas déplaisante, un peu music-hall de bazar, la cacahuète avant le caviar.

Et quel caviar ! Une fois la brune suédoise éclipsée, entrée en scène d'Elvis Perkins. D'abord seul avec sa guitare, son harmonica et sa barbe fournie, puis accompagné d'un band époustouflant (tel Neil Young et le Crazy Horse), l'émotion n'est jamais loin, soulignant par traits fugaces un folk désespérément énergique. La bande-son des poissards, des malheureux continuant à avancer sur la route des tragédies urbaines. Ici les chanceux sont dans la fosse, profitant d'un spectacle magistral clôturé par deux morceaux de maître en duo avec Gaétan Roussel (de Louise Attaque), dont le terrible « Doomsday ».

Après avoir côtoyé le sublime, retour sur terre avec Los Campesinos! Ces jeunes gallois (comme leur nom ne l'indique pas) distillent un mélange de pop énergique, d'électro rock et d'instrumental façon Belle & Sebastian, sans vraiment chercher une vraie cohérence dans ce méli-mélo. Tous les morceaux se ressemblent, chacun semble jouer dans son coin, la mixture est une bouillie écoutable, voire sympathique, mais rien d'exaltant. Point positif : une reprise de Pavement. Les gamins ont du goût à défaut d'avoir du talent.

Et maintenant LA performance de la soirée : les Noisettes sont dans la place. Ils ne sont que trois, mais leur son et leur énergie ont de quoi faire péter le sonotone de n'importe quel journaliste de Rock&Folk. Pas de chichis, le soul-rock-punk façon Bellrays éructé par une chanteuse-tigresse et souligné par le son de guitare le plus crade depuis Ron Ashton et un batteur digne des plus grands groupes trash-black-doom-metal ont dévasté la Cigale tel un ouragan sonique. C'est primitif, c'est organique, c'est sexuel, bref c'est trop bon…

Le temps de reprendre son souffle (environ une demi-heure), et entrée en scène des Editors. Forts de deux excellents albums, et d'une expérience du live fortement accrue, nos amis britanniques ont livré une copie impeccable. Le son est nickel, le set est carré, les mimiques bizarroïdes de Tom Smith sont toujours aussi présentes, voix posée sur nappes de guitare, cold wave à la boutonnière… tout est parfait, un peu trop, l'émotion est peut-être la seule absente. Mais n'exagérons pas : les nouveaux titres sont excellents, et la reprise d'anciens morceaux (Munich, Bullets) toujours aussi exaltante… pas de quoi se plaindre.