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Gomm
 

par Paul Cordahi (03/12/07)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Cela faisait 2 ans, lors de leur passage en première partie des Ghinzu, que je n’avais pas eu l’occasion de revoir les Gomm sur scène, et la dernière fois je n’avais pas pu les rencontrer. C’est dans le but de décrypter avec eux leur musique, leurs visuels sur scènes, leur vision de la musique et du futur que je pars les retrouver au Bataclan. Telle une famille bien soudée, ils m’accueillent tous (musiciens, managers, éclairagiste) dans leur loge après leurs réglages son. L’ambiance y est simple et accueillante, à l’image du groupe.

Le groupe s’est formé en 98, comment s’est fait la rencontre ? Autour de quels points communs ?

La rencontre s’est faite a Lille, bien avant 98, a travers différentes formations que l’on avait précédemment. Différents points communs y ont participé, les goûts musicaux, la façon de concevoir les choses, et la sensation que quelque chose pouvait se passer de manière humaine. C’est surtout cette envie de travailler ensemble qui primait. Lors du premier concert, Mathieu a joué de la guitare que sur le premier morceau, et ensuite, il faisait semblant, juste pour que l’entité reste ensemble. La question qui se posait a se moment n’était pas de faire de la bonne musique, mais juste faire de la musique ensemble.

A l’écoute du premier Album, « Destroyed to perfection » on a l’impression d’avoir un condensé d’énergies puisées de 6 ans de tournée sur scènes. Comment est ce que vous l’avez vécu de l’intérieur ?

Avant cet album, il y avait eu des enregistrements en multi pistes, et on se rendait compte que çà ne sonnait pas comme on voulait.
Le souhait était que l’album reflète le live. Ceci était un choix de notre part, d’autant plus que l’enregistrement d’un premier album se fait en temps limité.

Au regard de votre biographie, on a l’impression que l’année 2004 a été une année importante pour le groupe suite notamment au carton au printemps de Bourges, au prix de que vous avez reçu de la Sacem, et au soutien de Radical Production. Comment s’est vécu ce changement ? Par quels moyens avez-vous réussit garder le contrôle de la situation, tout en essayant de profiter de votre image montante ?

Pour nous, cette année était un accélérateur. En 2004, le groupe était déjà bien « dans la musique », et tournait déjà depuis un certain temps. Cette accélération de rythme était avant tout le fruit d’un travail de longue date, et ne nous est pas arrivé « par hasard » et sans maturité.C’était donc vécu comme une continuité sans prise de tête, et non pas comme un tournant.
Les gens imaginent que tout va beaucoup plus vite, mais de l’intérieur, le rythme quotidien reste identique, même si plus d’outils et de portes s’ouvrent au groupe.
Au sujet de péter les plombs, après avoir jouer devant 17000 personnes en première partie de Placebo, on jouait a Londres la semaine d’après devant 10 personnes. Ca permet de relativiser.
On est aussi moins rock’n’roll dans notre rythme de vie que certains groupe que l’on rencontre lors des tournées. Ça aide pour garder les pieds sur terre.

A l’écoute de vos Albums, on a l’impression que vous êtes de OVNI en France. De quels groupes Français vous sentez vous proches ? Vous sentez vous aussi proches des mouvements musicaux Belges ?

(Rires) C’est dur de répondre à cette question car on ne se positionne pas par rapport a d’autres groupes. On aime bien Sloy, Diabolo Gum, Taxi Girl, Experience. Avec un groupe comme The Film, Nelson, on se retrouve dans la manière de voir et de vivre la musique, même si nos styles sont très différents. Peut être que sans le vouloir, on s ‘apporte tous quelque chose. Quoi ? On ne sait pas.
Concernant la musique Belge, avant de se sentir proche de ce mouvement, il faudrait bien plus le connaître. Peut être qu’ils sont un peu plus ouverts qu’en France, ils mettent moins d’étiquette. Par exemple, dEUS, a leur premier Album, ils ont réussit a faire quelque chose de cohérent, avec leur son, tout en piochant sans complexes de pleins d’influences diverses.

Dans l’évolution de votre carrière, quelles structures et personnes ont été marquantes pour vous ?

Entre autre Cathy, notre manager, qui a rejoint le groupe en 99, l’équipe de Radical et de Pias production, des structures comme le grand Mix. L’histoire de Gomm a marché par des coups de cœur et des rencontres qui se sont additionnées. C’est comme çà que notre évolution s’est faite. Ces personnes et ces structures sont toujours avec nous.
L’intérêt et l’amour que les gens nous portent nous emmènent plus loin. Nous travaillons de manière très sérieuse avec eux. Pour nous, c’est le meilleur moyen de leur montrer notre reconnaissance. La réussite de Gomm est aussi liée a tout çà.

Votre excellent deuxième Album « 4 » est sorti en début de cette année. Entre le 1er et celui-ci, le son est encore plus incisif, quasiment moins accessible. Comme si votre son cycliquement obsessionnel, explosant en post punk s’était encore plus « sonic youthé ». L’avez-vous travaillé dans ce sens? Y a t’il des conditions particulières a cela ?

Le studio était super bien équipé, et l’enregistrement s’est fait vite.
On a pu « appuyer » d’avantage car on se connaissait encore plus. C’est comme si le premier Album était une « ébauche » du deuxième. Le son est donc plus affirmé.
Au niveau du rendu sonore « brut », tout le travail de recherche s’est fait avant et pendant la prise de son. Tout ce qui est enregistré est sorti de cette manière de nos amplis, sans traficotage par moyen studio. Le travail par la suite ne consistait plus qu’en un « collage » des pistes enregistrées.

Vous avez toujours eu à coeur de soigner votre espace scénique, formation en demi-cercle, néon, et même un partenariat avec Agnès B. Vous avez de plus participé a plusieurs reprises a des projets parallèles, musique de court métrage, musique reportage artiste, Sven machine en sont des exemples. Avez-vous d'autres projets de cet ordre? , Considérez vous avoir atteint vos objectifs en terme d'image?

Dans le cadre de certains évènements, on adore travailler le visuel, et l’on est toujours ouverts a de nouvelles propositions. Question de rencontre et de coup de cœur avant tout.
Par contre, ce qui rend difficile ce travail en tournée, c’est l’aspect financier. On travaille principalement nos lumières avec Stéphane, et l’on n’a malheureusement pas toujours la possibilité économique de pouvoir le faire a chaque concert.
Ceci nous amène a tourner principalement en formation plus classique. Sans regret. On préfère, quand cela est possible, faire un travail visuel sur scène cohérent, adapté, et réellement abouti, que d’avoir toujours sur scène un apport supplémentaire « cheap ».
La prochaine étape, dans un premier temps, serait déjà de pouvoir avoir Stéphane sur toutes les tournées.
Ceci ne nous empêche pas, en parallèle des scènes, de participer a des projets plus « underground » pour s’ouvrir d’autres porte. Comme une bouffée d’oxygène. Encore un fois, c’est une question de rencontre.

Vous avez fait la première partie de placebo sur la grand place d'arras en 2004 suivit, semble t’il, d'une rencontre avec le groupe. Y a t’il eu des suites a cela ?

Oui ! On a été invité après par Placebo sur leur tournée de promo en 2006. Ils parlent de nous autour d’eux et en interviews, ils nous écoutent dans leurs loges. Ils nous ont invités à Jazz a Montreux cette année.
C’est intéressant de voir que derrière une « machine » a tourner comme Placebo, il y a un contact humain qui reste convivial et sincère, et un respect de musiciens a musiciens.

Seriez vous partant pour qu'un single de Gomm passe sur la bande fm a grande diffusion?

(Rires).
On voudrait, bien entendu, qu’il y ait un maximum de personnes qui nous écoutent, donc on adorerais qu’un titre passe en radio a grande diffusion, mais pour nous, on a déjà des titres qui pourraient passer a la Radio. On dit cela sans prétention, c’est juste en observant la réaction du public sur certains de nos morceaux, ou des personnes qui écoutent nos albums. Je dirais que, tu ne poses pas la question aux bonnes personnes. Le fait de passer a la radio dépend d’éléments et d’enjeux qui nous dépassent.
Faire un hit plus « calibré », en faisant des concessions, ne nous pose pas de problèmes tant que l’on y retrouverait notre identité, mais rien ne dit que çà passerait tout de même a la Radio.


A l'heure d'aujourd'hui quels sont les futur objectifs du groupe?.... comment voyez vous l'avenir.

On ne se fixe pas d’objectifs précis. Continuer a prendre plaisir avant tout, et faire de la musique.