Si nous étions de mauvaise foi, si nous n’avions aucune envie de poursuivre l’aventure i-muzzik.net, de continuer à faire vivre le site, nous ne parlerions même pas de sorties du mois de Novembre. Pourquoi ? Parce que nous attendrions impatiemment et solitairement, un seul album, pas celui des prometteurs Kill the young ou de The kooks mais celui des hallucinants Claps your hands and say yes ? Disque prévu pour le début de l’année prochaine comme le troisième Strokes qui pourrait souffrir de la concurrence et surtout le nouvel opus de l’immense Cat power dont nous sommes toujours autant amoureux. Les Strokes dont le premier single, bientôt dans les bacs, circule sur le net et tourne en boucle sur les radios de qualité (je ne parle pas du Mouv’ bien sur). Donc, en attendant Clap your hands and say yes, on devra se contenter, avec plus ou moins de plaisir, de ce qui nous est proposé, c’est-à-dire une poignée de disques plus ou moins séduisants.
D’ailleurs, en fermant un peu les yeux, en y mettant de la bonne volonté et une bonne dose de naïveté Test icicles avec « For screening purposes only » pourrait presque réussir à nous rendre patient. Sur ce disque cru et cruel, le groupe joue sur les formats du punk-rock pour nour servir des morceaux instantanément fondamentaux. Test icicles parvient à faire ce que Pete Doherty oublie avec ses Babyshambles. Ce premier album de l’ex Libertines est plein de charme, c’est un disque attachant qui ne le mènera certainement pas bien loin (rester au coté de Kate Moss et faire chier le monde avec nos lignes blanches nous suffiraient amplement). Contrairement à tout ce qui pourrait se dire maintenant ou lors de sa sortie, (« Down in Albion ») est au final, à mille lieux des disques des Libertines. Deux autres moyennes pointures repointent le bout de leur nez. Après leur incursion de le punk-funk-rock avec The brakes, les sympathiques Electric soft parade revient pour un nouvel ep surprise ainsi que les antipathiques The darkness pour « One way ticket to hell and back » dont on ne dira rien de plus tant ce groupe nous laisse indifférent. C’était pour information et seulement pour cela qu’on en parle ici. Quitte à se fâcher avec les nombreux fans d’un groupe qui ne les mérite pas.
Pour information aussi, la nouvelle livraison d’un groupe de trip-hop et d’électro-pop qui ne nous a jamais vraiment convaincu, hormis le temps d’un ou deux titres écoutables. Hooverphonic sort « No more sweet music » et nous, nous irons ailleurs chercher de quoi alimenter cette inévitable et frénétique envie de nouveautés. Peut-être chez Pharell Williams dont le premier album solo lorgne grandement vers un R’n’B, ce qui peut s’avérer entre ses mains de magiciens des sons et des formes, inventif et risqué. L’ex N.E.R.D édite bientôt « In my mind », un disque dont on attend beaucoup malgré une certaine appréhension sur les dérives possibles d’un producteur par ailleurs admirable. Pharell Williams sera-t-il à la hauteur de sa réputation ? C’est une des questions du mois.
En parlant de dérive, le retour de la diva Kate bush avec des années d’absence, pouvait faire peur et nous laissait sur notre faim. En fait, c’est hésitant que nous laisse « Aerial », dont on attend une écoute plus profonde, pour le juger de façon définitive. Il y a aussi quelques disques dont on attendra encore quelque temps avant de donner un avis. D’abord les curiosités du mois, un live de Bonnie Prince Billy, un autre de Zita swoon « A band in a bow », puis le « Live it out » de Metric.
Les amateurs de folk, néo-folk et autre songwriter folk ne seront pas à l’honneur, seule Martha Wainwrigght arrive dans les bacs. Un seul disque mais pas des moindres.
C’est avec une certaine fébrilité qu’on attend trois autres disques dont les échos ne nous sont pas encore parvenus mais dont les auteurs, toujours en avance d’un tempo, ont toute notre confiance. Il s’agit du sous-estimé Mike Ladd pour « Father divine », des aventuriers de Mars Volta pour « Scabdates » et du petit génie de Bright eyes pour « Motion sickness ». Espérons qu’ils soient une nouvelle fois au rendez-vous.
A noter aussi une compilation de trublions hip-hop (« Solid gold hits ») et la réédition du formidable « Destroy rock’n’roll » de Mylo. Les retardataires pourront combler ce manque et faire de ce disque, un des plus séducteurs de ces premières années de la décennie en cours, un de leur album d’électronique préféré. Dans un top 100 des dernières années, Mylo tient un rang plus qu’honorable. A noter aussi un trio de DVD plus ou moins excitants : les dispensables Green day « Buller in a bible », les énergiques the hives « Tussles un brussels » et les phénomènes Franz Ferdinand pour un double DVD live.
Si le mois de Novembre est terne, on vous laisse envisager la fin de l’année encore plus décourageante. Vivement l’année prochaine pour retrouver enfin, un niveau de sortie un peu plus en accord avec nos envies.
PS : Une fois le dossier terminé, je suis tombé sur le groupe qui va largement nous faire patienter jusqu’à l’année prochaine et les Clap your hands…., Ce sont les New-Yorkais de Nervous cabaret dont la singularité n’a d’égale que l’intensité et le potentiel attractif. Leur premier album homonyme est, à priori, prévu pour Novembre et c’est un disque qui tombe à pic pour nous convaincre qu’avec la musique nous ne sommes jamais à l’abri d’une divine surprise.
Test-icicles – For screening purposes only
« …Test icicles était un groupe malsain qui fabrique une pop sans fondation, sans foi, ni loi mais qui pourtant arrive à nous accrocher ("Circle square triangle"). C'est un peu comme de la télé réalité, sans télé ni réalité avec seulement pas mal de charisme, de culot et surtout une héroïque et fougueuse énergie… »
Babyshambles – Down in Albion
« …Pete Doherty créa les Babyshambles, dont le résultat est au final assez proche des Libertines. Moins flamboyant certainement, souvent plus brouillon ("F Forever") mais plutôt réussi notamment par ce chant plein d'expédients. Si les mélodies semblent plus poussives, si elles n'ont plus cette évidence qui faisait leur force, elles n'en sont pas moins accrocheuses, au moins pour ce sentiment de décalage et de maladresse qu'elle procure… »
The darkness – One way ticket to hell and back
« …The darkness ne nous a jamais passionné et ce n'est pas "One way ticket to Hell and back" qui va nous faire revoir notre copie sur un groupe factice au plus au point. En cherchant du coté du heavy (le très ennuyeux "One way ticket") de quoi alimenter une inspiration sans ressource, The darkness veut devenir ambitieux alors que même les mélodies leur échappent et deviennent des êtres indépendants totalement boursouflés… »
Pharell Williams – In my mind
« …Le N.E.R.D Pharell Williams revient en solo pour un hip-hop toujours à la pointe de la modernité. Entre ses structures rénovées, ses sonorités électro et minimales ("Can i have it like that"), son flot sec et direct, Pharell Williams confirme que même seul, il est capable de construire une oeuvre pleine de surprise…. »
Kate Bush – Aerial
« …Après douze années d'absence, la diva revient le temps d'un album. Contrairement à ce qui a souvent été pensé, Kate Bush n'est pas seulement un organe vocal, bien que ce dernier soit souvent magique, c'est aussi quelqu'un qui sait mettre en forme ("King of the mountain")… »
Nervous cabaret – Nervous cabaret
« …C'est une pop tout en décalage que Nervous cabaret nous sert, une pop limpide où tous le gras et les os auraient été enlevé, où il ne resterait que les nerfs ("Mel gibson"). Les new-yorkais de Nervous cabaret font dans la singularité tant leur pop ne ressemble à rien d'autres… »
Martha Wainwright – Martha Wainwright
“...Pour ceux qui veulent du folk à l'ancienne, de folk épuré et asséché, le premier album éponyme de Martha Wainwright est le disque qu'il vous faut. Cru autant que possible ("Bloody mother fucking asshole"), sa famille, s'il ne s'agissait de Rufus et Loundon Wainwright, pourrait presque en avoir honte mais nous on s'en délecte avec une certaine perversité…. »
Par Harry. |
