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Festival Primavera Sound 2005 (Barcelone)
 

par Harry (10/06/05)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

Le Primavera forme avec le Sonar plus électronique l’impressionnant diptyque de Barcelone et devient un peu plus chaque année une référence en Europe continentale, un concurrent pour la péninsule ibérique au célèbre et redoutable festival de Benicassim (mi-août). Dans ce type de festival, il est impossible de tout voir, de tout entendre. Alors on grignote par-ci par-là en se laissant guider par les envies et la forme du moment. Loin de nous donc, l’idée de vous décrire deux des trois soirées du Primavera Sound dans le détail, mais seulement de vous faire voyager avec nous à travers quelques groupes surprenants, élégants, grandioses ou décevants.

Vendredi 27/05

Le Vendredi a été la soirée des bonnes surprises, des bons moments. Si on évitera de trop critiquer un Iggy pop en toujours surprenante forme physique mais au set parfois trop métal, trop brouillon, on louera en revanche l’élégance et la générosité de Nouvelle vague dont les reprises sont toujours de bon goût et de grande classe. Camille en femme-enfant et son acolyte à la voix plus brutale nous ont offert un tour d’horizon de quelques classiques des décennies passées. On a pu se laisser porter par Cure, Depeche mode, XTC et son toujours incroyable « Nigel », mais aussi The clash et bien d’autres. Je ne sais pas si c’est la nostalgie envers des titres qui nous ont longtemps bercé ou la préciosité d’un groupe étrange mais ce fut, pour moi en tout cas, un grand frisson.

Nouvelle vague fut suivie d’une inconnue sur scène qui se transforma rapidement en bonne surprise de la soirée voir du festival. Sons and daughters, un groupe séduisant, racé attachant dont nous n’avons certainement pas suffisamment écouté les albums. Après un départ un peu laborieux, la sauce prit et le set fit l’unanimité dans une salle qui pourtant se vida peu à peu à mesure qu’on s’approchait des débuts de New order. On gardera le souvenir d’une poignée de morceaux de plus en plus entraînants, de plus en plus riches et voltigeurs, se succédant à un rythme effréné. Sous le charme d’un groupe dont on n’attendait rien de particulier, nous nous sommes mis en jambe pour notre tête d’affiche de la soirée : NEW ORDER.

New order que je voyais pour la première fois sur scène au Primavera sound. Et entendre « Love will tears us apart » en live chanté par un Bernard Summer en forme bien que vieillissant, c’est vraiment quelque chose pour nous mais aussi pour les quelques milliers de personnes présentes. Sinon dans l’ensemble le set fut professionnel, dansant, très agréable. New Order navigua à vue dans sa discographie et nous offrit un joli moment d’incertitude et d’hébétude. Un état duquel la puissance du son de Whitey nous sortit sans problème. Derrière son micro et coiffé d’un chapeau, l’homme qui ressemble parfois un Michael Stipe, énervé et voyou, accompagné de deux guitaristes joueurs, nous transmit son énergie le temps d’un set bref, concis, précis et fulgurant. Un set qui dura une petite demi-heure, mais qui fut un pur moment de bonheur. Lorsque dans l’avenir Whitey repassera près de chez nous, nous retournerons le voir sans aucune hésitation.

Samedi 28/05

Le Samedi a été largement un ton en dessous de la veille. C’est vrai que nous étions moins en forme, les jambes lourdes, le ventre en délicatesse. Un Samedi où beaucoup de groupe déjà ancien allaient tenter de recréer une flamme parfois éteinte, parfois moins brillante Mais commençons par les plus jeunes d’entre eux, c’est-à-dire par des Dirtbombs décevants. Là où l’on pensait trouver un équivalent sonique, chaotique et punk des Sons and daughters, on a trouvé au mieux un chaos sonore trop lourd et pataud à notre goût, au pire un bordel sans nom. Heureusement pour nous, la soirée gagna en densité et en grandeur à mesure que les groupes prenaient de l’âge et de la bouteille. Entre Experience qui crachait avec fulgurance et rage leur rock arty à la face d’un public asservi à une même cause, des wedding present fidèles à eux-même avec la même envie, la même électricité et la même vitesse qu’il y a dix ans lorsqu’ils étaient le summum de l’époque et des Sonic youth tout simplement magistraux, on reçut quelques uppercuts bien servis.

Mais, ce sont sans contestation possible les immenses New-yorkais (Thruston Moore, Kim Gordon, Lee Renaldo et Steve Shelley accompagné depuis quelques mois pas l’expérimental Jim O’Rourke) qui ont transformé le Primavera en antre du rock’n’roll le plus pur, le plus opaque aussi, avec une noisy navigant entre bruit blanc et pop, entre grandeur et décadence, entre quelques titres historiques et d’autres bien plus récents. Sonic youth est toujours le plus grand groupe de rock des vingt dernières années, le nec le plus ultra. Sonic Youth est toujours le groupe le plus sexy sur scène. Sonic Youth est toujours la référence absolue.

Pour conclure en deux mots, nous devons bien reconnaître que malgré quelques bons moments, dans l’ensemble cette édition du Primavera Sound fut un peu décevante. C’est peut-être aussi de notre faute. Peut-être que nous n’avons pas su faire les bons choix de groupes à voir, peut-être aussi que nous n’avons pas eu l’énergie nécessaire pour rentrer réellement dans le truc et se laisser envahir par le flot continue d’une petite centaine de groupe tentant de nous
convaincre.