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Paris Combo
 

par Pierre Derensy (21/11/04)

 
Extrait en musique

 

 
Article par I-Muzzik

 

'Motifs’ le dernier album de Paris-Combo participe à la nouvelle image du groupe. Beaucoup mois axé sur le jazz zazou mais estampillé « chanson française vivifiante » cet album accentue le charme gouailleur de Belle du Berry avec sa voix chaleureuse et permet aux autres membres du groupe de trouver leur place musicalement. L’acidité des thèmes proposés rajoute un réel plaisir d’écoute qui s’amplifiera lors de leurs prochains concerts en France ou ailleurs.

Comme vous le dites dans votre chanson, vous n’êtes pas ‘High, Low, In’ mais qu’êtes vous donc Paris Combo ?

Potzi de Paris Combo : « On est pas ni la Staracademy, ni Johnny Hallyday. On a notre place depuis longtemps maintenant ! Paris Combo c’est un groupe qui suit son chemin, qui fait sa route, qui continue de progresser, évoluant dans le bon sens du terme. Disons que nous apportons chacun une couleur pour former en les additionnant un tableau. C’est une alchimie difficile à expliquer.»

Votre début de carrière pouvait rappeler les années 30, là ‘Motifs’ est beaucoup moins marqué ?

Paris Combo : « C’est l’évolution qui le veut. Avec le temps on continue de découvrir des choses, qu’on amène dans nos disques. Le groupe est fait de personnes d’influences diverses ayant le point commun d’aimer le jazz. Le jazz dans sa grande diversité, quand on dit jazz c’est pas jazz année 30 et groupe rétro. Il y a beaucoup d’articles où on lit ‘groupe musette’ en parlant de nous et je trouve ça dommage. »

Pourquoi ?

Paris Combo : « Ce sont généralement des gens qui ne prennent pas le temps de nous écouter, qui lisent d’autres articles et qui recopient bêtement des termes réducteurs. »

Ce nouvel album à l’instar de M a été testé sur la route auprès de votre public avant d’être enregistré ?

Paris Combo : « Les deux premiers albums on a fait ça aussi. ‘Paris Combo’ et ‘Living Room’ ce sont des albums que nous avions joués avant de les mettre en boite. Cela nous ressemble plus. Les morceaux changent, il y a des nouvelles trouvailles chaque soir et il faut garder ce côté ludique lorsque nous rentrons en studio. ‘Attraction’ c’est le seul album que nous avons préparé sans tournée avant, sans passer par la scène et du coup il nous ressemblait moins. Là on a voulu retrouver cette énergie qui nous caractérise. »

Comment faites vous pour connaître les titres qui resteront de ceux qui seront jetés ?

Paris Combo : « Curieusement là on a tout mis. Chacun est venu avec ses musiques, ses envies. On essaye de coller nos trucs quelque part quand on le sent. On sait de par la tournée précédente l’entrée en studio, non pas les titres qui vont marcher, mais on connaît les morceaux qui vont fonctionner : Aussi bien pour nous que pour le public. A part ‘Discordance’, Belle écrit la plupart des chansons… tout simplement on prend ses thèmes pour travailler dessus. »

‘Reflet’ est un titre musical où tu te fais plaisir ?

Potzi de Paris Combo : « Sur cet album il y a des plages de libertés pour tout le groupe. Ce morceau est plus marqué en ce qui me concerne car on a voulu installer un instrumental pour permettre de faire respirer l’album. »

Autre particularisme de ce CD sur ‘Discordance’ Belle du Berry n’est plus chanteuse et laisse sa place à Mano Razanajato ?

Paris Combo : « C’est nouveau effectivement, Mano a écrit composé et interprété ce titre seul, c’est à dire sans Belle. »

Parallèlement à votre envie de naturel, vous avez pris particulièrement soin à la production en studio, Otz Fritz est plutôt habitué à Tom Waits qu’à un groupe français, comment s’est passée la relation ?

Paris Combo : « Très très bien ! Il était venu nous voir en concert près de San-Fransico où il avait complètement accroché. Tom Waits, ça paraît fluide et facile mais apparemment Otz nous expliquait qu’il faisait une tonne de prises avant de choisir la meilleure. »

Est ce qu’avoir un top-producteur comme lui vient du fait d’être très bien coté aux USA ?

Paris Combo : « Y a une part de ça ! David notre trompettiste avait cherché un nouvel ingénieur du son car les 3 premiers albums on les avait faits avec Alain Cluzot et là on voulait changer. Il se trouve que Otz Fritz allait venir en France au moment où l’on enregistrait et il était libre pour le faire donc quelque part il y a eu une part de chance. »

Vous êtes de grands voyageurs ?

Paris Combo : « Cette année on a fait le Brésil, l’Australie et la France là dernièrement. Comme on a beaucoup joué en France, le groupe a vraiment voulu à un moment jouer à l’étranger. C’est pas parce qu’on se faisait chier ici, c’était une envie d’aller découvrir. De défendre nos albums ailleurs.»

Est ce que la musique est un langage universel ?

Paris Combo : « Complètement. Il y a quelques années on a été en Indonésie et là franchement on a ressenti quelque chose de très fort. La réaction du public était surprenante. C’était plein à craquer alors que nous n’étions pas connus, le concert à peine démarré c’était grandiose. Ils se lâchent très vite, sans retenue en Asie. En France je trouve que les gens attendent la fin d’un concert pour s’épanouir.»

La légèreté de vos musiques est souvent contrebalancée par des thèmes amers ?

Paris Combo : « C’est pas parce qu’on écrit des paroles sur une mélodie triste qu’il faut mettre des paroles tristes. Il faut contrecarrer ce genre de chose. Mettre du cynisme et ne pas aller dans le sens de la musique pour ne pas tomber dans une monotonie. »

Si je laisse à Paris Combo le droit de fumer une énième cigarette ou quelqu’un de connu vous vous prononcez pour quoi ?

Paris Combo : « Fumer quelqu’un ? moi je fumerais bien Bush ! »


Pierre DERENSY.